Un tiers, soit environ 33%, de la chaleur d'une maison mal isolée s'échappe par les murs. Investir dans une isolation efficace est crucial pour réduire les déperditions thermiques et réaliser des économies d'énergie significatives. L'isolation thermique avec le placo, un matériau polyvalent et accessible, offre une solution performante et économique. Cette technique est largement adoptée par les professionnels du bâtiment pour sa facilité de mise en œuvre et ses résultats probants en matière d'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments.
Le placo, abréviation de plaque de plâtre, est un matériau de construction constitué d'une âme en plâtre de gypse, un minéral naturel, recouverte de deux faces en carton. Il est utilisé dans le secteur de la construction depuis le début du 20ème siècle, gagnant en popularité grâce à sa simplicité d'installation et sa polyvalence. Le placo présente des avantages et des inconvénients en tant qu'isolant thermique qu'il convient de connaître et d'évaluer attentivement avant de se lancer dans un projet d'isolation. Une épaisseur de placo standard est de 13 mm, ce qui contribue légèrement à l'isolation mais nécessite l'ajout d'un isolant complémentaire pour une performance optimale.
Comprendre l'isolation thermique : les bases essentielles
Avant d'entrer dans le vif du sujet et de détailler les techniques professionnelles d'isolation thermique avec le placo, il est indispensable de comprendre les principes fondamentaux de l'isolation thermique. La chaleur se propage de trois manières distinctes : par conduction, convection et rayonnement. Comprendre ces mécanismes physiques permet d'optimiser l'efficacité de l'isolation et de choisir les matériaux les plus adaptés pour limiter les pertes de chaleur dans une habitation, réduisant ainsi les besoins en chauffage et climatisation.
Les principes de l'isolation thermique
La conduction est le transfert de chaleur à travers un matériau solide, du côté le plus chaud vers le côté le plus froid. La convection est le transfert de chaleur par le mouvement d'un fluide (air ou eau), par exemple, l'air chaud qui monte et l'air froid qui descend. Le rayonnement est le transfert de chaleur par ondes électromagnétiques, comme la chaleur du soleil qui traverse l'atmosphère. Un bon isolant thermique doit limiter ces trois modes de transfert de chaleur afin de maintenir une température intérieure confortable et de réduire la consommation d'énergie. La plupart des isolants agissent en réduisant la convection et la conduction.
La résistance thermique (R), exprimée en m².K/W, mesure la capacité d'un matériau à s'opposer au passage de la chaleur. Plus la valeur R est élevée, plus le matériau est isolant, ce qui signifie qu'il laisse passer moins de chaleur. Le coefficient de transmission thermique (U), exprimé en W/m².K, est l'inverse de la résistance thermique et mesure la quantité de chaleur qui traverse un matériau. Plus la valeur U est faible, plus le matériau est isolant. L'épaisseur de l'isolant joue un rôle crucial dans la performance thermique globale, car une épaisseur plus importante augmente la résistance thermique et réduit les pertes de chaleur. Par exemple, doubler l'épaisseur d'un isolant peut doubler sa résistance thermique.
Les différents types d'isolants compatibles avec le placo
De nombreux types d'isolants peuvent être associés au placo pour améliorer les performances thermiques des murs et des plafonds. Le choix de l'isolant dépend de plusieurs facteurs, notamment le budget disponible, les performances thermiques souhaitées, l'impact environnemental et la facilité de pose. Il est essentiel de prendre en compte ces différents critères pour sélectionner l'isolant le plus adapté à chaque situation, en optimisant ainsi l'efficacité énergétique de l'habitation.
Laines minérales (laine de verre, laine de roche)
La laine de verre et la laine de roche sont des isolants performants et économiques, fabriqués à partir de matières premières minérales. Elles offrent une bonne résistance au feu, ce qui contribue à la sécurité incendie du bâtiment. Elles peuvent toutefois être irritantes pour la peau et les voies respiratoires lors de la manipulation, nécessitant le port d'équipements de protection. Avec le temps, elles peuvent se tasser légèrement, réduisant ainsi leur efficacité thermique, mais cela peut être minimisé par le choix d'une laine de densité appropriée.
- Performance thermique élevée, avec une conductivité thermique généralement comprise entre 0.030 et 0.040 W/m.K.
- Coût relativement faible, ce qui en fait un choix économique pour l'isolation.
- Bonne résistance au feu, classée A1 selon la norme européenne EN 13501-1.
- Peut être irritant pour la peau et les voies respiratoires lors de la pose.
- Tassement possible dans le temps, mais généralement limité si la densité est correcte.
Isolants synthétiques (polystyrène expansé/extrudé, polyuréthane)
Le polystyrène expansé (PSE) et le polystyrène extrudé (XPS) sont légers et imputrescibles, ce qui les rend résistants à l'humidité et à la moisissure. Le polyuréthane (PUR) offre une excellente performance thermique, supérieure à celle du PSE et du XPS. Ces isolants sont dérivés du pétrole, une ressource non renouvelable. Ils sont inflammables et peuvent dégager des fumées toxiques en cas d'incendie, ce qui nécessite l'utilisation de produits ignifugeants. Leur impact environnemental est un inconvénient majeur, en raison de leur production à partir de combustibles fossiles et de leur faible biodégradabilité. Le coût de ces isolants est en général supérieur à celui des laines minérales.
- Légèreté et facilité de manipulation, ce qui simplifie la pose.
- Imputrescibilité (résistance à la pourriture), ce qui les rend adaptés aux environnements humides.
- Bonne performance thermique (PUR), avec une conductivité thermique pouvant atteindre 0.022 W/m.K.
- Inflammabilité (PSE, XPS, PUR), nécessitant l'utilisation de produits ignifugeants.
- Impact environnemental négatif, en raison de leur production à partir de pétrole.
Isolants biosourcés (laine de bois, ouate de cellulose, chanvre)
La laine de bois, la ouate de cellulose et le chanvre sont des isolants écologiques fabriqués à partir de matériaux renouvelables, contribuant à réduire l'empreinte carbone du bâtiment. Ils offrent un bon confort hygrothermique, en régulant l'humidité et en améliorant la qualité de l'air intérieur. Ils sont généralement plus coûteux que les isolants conventionnels, ce qui peut représenter un frein pour certains projets. La ouate de cellulose peut être sensible à l'humidité si elle n'est pas traitée correctement, nécessitant une attention particulière lors de la pose et la mise en œuvre.
- Écologique et respectueux de l'environnement, fabriqués à partir de ressources renouvelables.
- Bon confort hygrothermique (régulation de l'humidité), améliorant la qualité de l'air intérieur.
- Performances comparables aux laines minérales, avec une conductivité thermique autour de 0.040 W/m.K.
- Coût généralement plus élevé que les isolants conventionnels.
- Sensibilité à l'humidité pour certains (ouate de cellulose non traitée), nécessitant un pare-vapeur.
Focus sur les performances thermiques des différents isolants
La performance thermique d'un isolant est un critère essentiel à prendre en compte lors du choix des matériaux pour l'isolation d'une habitation. Il est crucial de comparer les valeurs R et U des différents isolants, en tenant compte de leur épaisseur et de leur conductivité thermique. Le choix de l'isolant doit être adapté à la zone géographique, aux performances souhaitées et aux exigences de la réglementation thermique en vigueur, telle que la RE2020, qui fixe des objectifs ambitieux en matière d'efficacité énergétique.
Par exemple, la laine de verre offre une résistance thermique (R) d'environ 2,5 à 4 m².K/W pour une épaisseur de 10 cm, selon sa densité et sa conductivité thermique. Le polystyrène extrudé (XPS) affiche une valeur R d'environ 3 à 5 m².K/W pour la même épaisseur, offrant une meilleure performance thermique que la laine de verre à épaisseur égale. La laine de bois peut atteindre une valeur R de 2 à 3,5 m².K/W pour 10 cm d'épaisseur, offrant des performances comparables à celles de la laine de verre. Ces chiffres sont indicatifs et peuvent varier en fonction du fabricant et de la densité du matériau. Il est donc important de consulter les fiches techniques des produits pour obtenir des informations précises sur leurs performances thermiques.
Techniques professionnelles d'isolation thermique avec placo : le guide complet
Les professionnels du bâtiment utilisent différentes techniques pour isoler thermiquement avec le placo, en fonction du type de paroi (mur, plafond), de la configuration des lieux, du budget disponible et des performances thermiques souhaitées. Le choix de la technique dépend également des contraintes du chantier et des exigences de la réglementation thermique. Chaque méthode présente ses avantages et ses inconvénients, qu'il convient d'évaluer attentivement avant de se lancer.
Isolation des murs intérieurs avec placo
L'isolation des murs intérieurs est une solution courante pour améliorer le confort thermique d'une habitation, en réduisant les déperditions de chaleur et en limitant les sensations de parois froides. Plusieurs méthodes sont possibles, chacune ayant ses spécificités et ses avantages. Il est important de choisir la technique la plus adaptée à la situation, en tenant compte des contraintes du chantier et des performances thermiques recherchées. L'isolation des murs intérieurs est souvent privilégiée dans le cadre de rénovations, lorsque l'isolation par l'extérieur (ITE) n'est pas possible ou souhaitable.
Méthode n°1: doublage collé (complexe isolant)
Le doublage collé consiste à coller directement un complexe isolant (placo + isolant) sur le mur existant, à l'aide d'un mortier adhésif spécifique. Cette technique est rapide et facile à mettre en œuvre, ce qui en fait un choix économique et pratique pour les petits chantiers. Elle nécessite une bonne préparation du support, qui doit être propre, sec et plan. Elle est surtout intéressante dans le cadre de rénovations légères, lorsque l'objectif est d'améliorer rapidement l'isolation thermique sans réaliser de gros travaux.
Pour mettre en œuvre cette technique, il faut d'abord choisir le complexe isolant adapté à ses besoins, en tenant compte de l'épaisseur de l'isolant et de la résistance thermique souhaitée. Il faut ensuite préparer le support en le nettoyant et en le dépoussiérant soigneusement. La colle est ensuite appliquée sur le mur à l'aide d'une spatule crantée, et le complexe isolant est posé en exerçant une pression uniforme. Enfin, il faut réaliser les finitions (joints, enduit) pour assurer l'étanchéité à l'air et l'esthétique de la paroi.
Astuce de pro : pour éviter les ponts thermiques, il est important de bien jointer les plaques entre elles et de traiter les angles avec soin, en utilisant un mastic d'étanchéité spécifique. Il faut aussi choisir une colle adaptée au type de support, en vérifiant sa compatibilité avec les matériaux utilisés. Une planéité parfaite du support et du complexe isolant assure un rendu esthétique optimal et évite les problèmes de fissuration de l'enduit.
Méthode n°2: ossature métallique (rails et montants)
L'ossature métallique consiste à fixer une structure métallique (rails et montants) sur le mur existant, à l'aide de vis et de chevilles adaptées. L'isolant (laine minérale, polystyrène, isolant biosourcé) est ensuite inséré entre les montants, en veillant à bien remplir tout l'espace disponible. Les plaques de placo sont fixées sur l'ossature métallique à l'aide de vis à placo. Cette technique permet de créer un vide technique pour le passage de gaines et câbles électriques, facilitant ainsi l'installation et la maintenance des équipements. Elle est plus complexe à mettre en œuvre que le doublage collé, mais offre une meilleure performance thermique et phonique.
La pose des rails et montants nécessite un espacement précis, généralement de 60 cm, pour assurer la rigidité de la structure et éviter les déformations. Il est important de respecter les recommandations du fabricant concernant l'espacement et la fixation des éléments de l'ossature. Les techniques de coupe et d'assemblage des rails sont essentielles pour assurer la solidité de l'ensemble et éviter les ponts thermiques. L'utilisation de vis autoperceuses facilite la fixation des plaques de placo sur l'ossature métallique.
Astuce de pro : L'espacement optimal des montants est généralement de 60 cm, mais peut varier en fonction de l'épaisseur de l'isolant et de la hauteur de la paroi. Cela permet de garantir la rigidité de la structure et d'éviter les déformations. Un vide technique facilite l'accès et la maintenance des installations électriques et de plomberie. Il est recommandé de poser un pare-vapeur sur l'ossature métallique, avant la pose des plaques de placo, pour protéger l'isolant de l'humidité.
Méthode n°3: contre-cloison avec isolant rapporté
La contre-cloison consiste à construire une nouvelle cloison en placo devant le mur existant, en laissant un espace entre les deux parois. L'espace entre les deux cloisons est rempli avec de l'isolant en vrac (laine de verre, ouate de cellulose) ou en panneaux (laine minérale, polystyrène, isolant biosourcé). Cette technique offre une excellente isolation thermique et phonique, en créant une barrière supplémentaire contre les déperditions de chaleur et les nuisances sonores. Elle est particulièrement adaptée aux murs irréguliers ou présentant des problèmes d'humidité.
La construction d'une contre-cloison nécessite de respecter les règles de l'art, en assurant la solidité de la structure et l'étanchéité à l'air de l'ensemble. Il est important de bien fixer les montants et les rails de la contre-cloison, en utilisant des vis et des chevilles adaptées au type de support. L'isolant doit être réparti uniformément dans l'espace entre les deux cloisons, en veillant à ne pas le comprimer pour ne pas réduire sa performance thermique. Le contrôle de l'humidité est crucial pour éviter la condensation et les problèmes de moisissures.
Astuce de pro : L'utilisation d'un isolant spécifique permet d'optimiser l'isolation phonique, en choisissant un matériau dense et absorbant les vibrations sonores. Des panneaux isolants préfabriqués avec pare-vapeur intégré facilitent la pose et garantissent une étanchéité optimale. Il est recommandé de laisser une lame d'air entre le mur existant et l'isolant, pour favoriser la ventilation et éviter l'accumulation d'humidité.
Isolation des plafonds avec placo
L'isolation des plafonds est essentielle pour limiter les déperditions de chaleur par le haut, car l'air chaud a tendance à monter. Plusieurs méthodes sont possibles, en fonction du type de plafond existant (plancher béton, plancher bois, combles aménagés ou perdus), de la hauteur sous plafond et du budget disponible. Le choix de la technique dépend également des contraintes du chantier et des performances thermiques souhaitées. L'isolation des plafonds permet de réduire considérablement les factures de chauffage et d'améliorer le confort thermique de l'habitation.
Méthode n°1: suspendre le placo avec des suspentes
La suspension du placo avec des suspentes consiste à fixer des suspentes métalliques au plafond existant, à l'aide de vis et de chevilles adaptées. Les fourrures (profilés métalliques) sont ensuite fixées aux suspentes, formant une ossature sur laquelle sont fixées les plaques de placo. L'isolant (laine minérale, polystyrène, isolant biosourcé) est inséré entre les fourrures, en veillant à bien remplir tout l'espace disponible. Cette technique permet de créer un plénum (espace vide) pour le passage des gaines et câbles électriques, facilitant ainsi l'installation et la maintenance des équipements. Elle est particulièrement adaptée aux plafonds irréguliers ou nécessitant le passage de nombreuses gaines.
Le choix des suspentes est important, il faut choisir des suspentes adaptées au type de plafond et au poids de l'isolant et des plaques de placo. L'alignement parfait du plafond est essentiel pour un rendu esthétique de qualité. La pose des suspentes et des fourrures nécessite une grande précision, en respectant les espacements recommandés par le fabricant. Il est important de vérifier la solidité du plafond existant avant de fixer les suspentes.
Astuce de pro : L'intégration d'un éclairage LED basse consommation dans le faux plafond optimise l'efficacité énergétique de la pièce. Il est important de bien répartir les suspentes pour supporter le poids du placo et de l'isolant, en respectant les recommandations du fabricant. Il est recommandé de poser un pare-vapeur sur les fourrures, avant la pose des plaques de placo, pour protéger l'isolant de l'humidité.
Méthode n°2: fixation directe du placo sur le plafond existant (si possible)
La fixation directe du placo sur le plafond existant est possible si le plafond est plan et en bon état, sans fissures ni irrégularités importantes. Cette technique est rapide et économique, car elle ne nécessite pas la pose d'une ossature métallique. Elle permet de gagner de la hauteur sous plafond, ce qui est avantageux dans les pièces basses. Elle ne permet pas de masquer les imperfections du plafond ni de créer un plénum pour le passage des gaines et câbles.
Il est essentiel de bien préparer le support en le nettoyant et en le dépoussiérant soigneusement. L'encollage des plaques doit être uniforme pour assurer une bonne adhérence au plafond. La pose des plaques nécessite une grande précision pour éviter les décalages et les joints apparents. Il est recommandé d'utiliser une colle spécifique pour placo, adaptée au type de support.
Astuce de pro : Il faut vérifier la planéité du plafond existant avant de se lancer dans cette technique. Une colle adaptée au type de support garantit une bonne adhérence et évite les problèmes de décollement. Il est recommandé d'utiliser un lève-plaque pour faciliter la pose des plaques de placo au plafond, en particulier pour les grandes surfaces.
Points clés pour une isolation réussie
Au-delà des techniques de pose, certains points sont essentiels pour garantir une isolation thermique efficace et durable avec le placo. Le traitement des ponts thermiques, l'utilisation d'un pare-vapeur et une bonne ventilation sont cruciaux. Négliger ces aspects peut compromettre les performances de l'isolation et entraîner des problèmes d'humidité et de condensation.
Le traitement des ponts thermiques
Les ponts thermiques sont des zones de faiblesse dans l'isolation, où la chaleur s'échappe plus facilement. Ils sont responsables de déperditions de chaleur importantes, pouvant représenter jusqu'à 20% des pertes totales d'une habitation. Ils se situent généralement au niveau des jonctions entre les murs et le plancher, des angles, autour des fenêtres et des portes, et au niveau des balcons et des toits-terrasses.
L'identification des zones critiques est primordiale. Les solutions professionnelles consistent à utiliser des rupteurs de ponts thermiques, des éléments isolants spécialement conçus pour interrompre la continuité thermique. L'application de mastics d'étanchéité spécifiques permet de limiter les infiltrations d'air et d'améliorer l'étanchéité à l'air de la construction. Ces solutions améliorent l'efficacité énergétique globale de la construction et réduisent les risques de condensation.
L'importance du pare-vapeur
Le pare-vapeur est une membrane étanche à la vapeur d'eau, qui se pose sur la face intérieure de l'isolation (côté chauffé) pour empêcher l'humidité de pénétrer dans l'isolant. Son rôle est de protéger l'isolant de l'humidité intérieure, produite par la respiration des occupants, la cuisson, la douche, etc. L'humidité peut réduire considérablement les performances de l'isolant, en augmentant sa conductivité thermique et en favorisant le développement de moisissures. Un isolant humide peut perdre jusqu'à 50% de son efficacité.
Le choix du pare-vapeur dépend du type d'isolant et du climat. La pose du pare-vapeur doit être réalisée avec soin, en veillant à ce qu'il soit parfaitement étanche à l'air et à la vapeur d'eau. Il faut assurer une parfaite étanchéité au niveau des joints et des raccords, en utilisant un adhésif spécifique. Il est important de respecter les instructions du fabricant et de ne pas percer le pare-vapeur pour éviter les infiltrations d'humidité.
La ventilation
Une bonne ventilation est nécessaire pour évacuer l'humidité et assurer la qualité de l'air intérieur, en renouvelant l'air vicié et en éliminant les polluants. Une isolation performante peut rendre le logement plus étanche à l'air, ce qui peut favoriser l'accumulation d'humidité et de polluants. L'absence de ventilation peut entraîner des problèmes de condensation, de moisissures et de qualité de l'air intérieur.
Les solutions consistent à privilégier la ventilation naturelle par aération régulière, en ouvrant les fenêtres pendant au moins 10 minutes par jour. L'installation d'une ventilation mécanique contrôlée (VMC) simple ou double flux est également recommandée. La VMC assure un renouvellement constant de l'air intérieur, en extrayant l'air vicié des pièces humides (cuisine, salle de bain, WC) et en insufflant de l'air frais dans les pièces de vie (salon, chambres). Une VMC double flux permet de récupérer la chaleur de l'air extrait pour préchauffer l'air insufflé, ce qui permet d'économiser de l'énergie.
Matériels et outils : l'arsenal du professionnel
La réalisation d'une isolation thermique avec placo nécessite un outillage adapté et des matériaux de qualité. Le choix des outils et des matériaux est crucial pour garantir la réussite du chantier et obtenir un résultat durable. L'utilisation d'outils professionnels facilite le travail et permet d'obtenir des finitions impeccables.
Outillage de base
- Mètre ruban de 5 mètres
- Niveau à bulle de 60 cm et de 120 cm
- Cutter avec lames sécables
- Scie à plâtre ou scie égoïne
- Visseuse électrique avec embouts adaptés
- Enduit de lissage et enduit à joints
- Spatule à enduire de différentes tailles
Outillage spécifique
- Coupe-plaque
- Lève-plaque (manuel ou électrique)
- Machine à projeter l'enduit (pour les grandes surfaces)
Matériaux indispensables
- Plaques de plâtre (standard, hydrofuge pour les pièces humides, phonique pour l'isolation acoustique) d'une épaisseur de 13 mm ou 15 mm
- Isolant (panneaux, rouleaux, vrac) : laine de verre, laine de roche, polystyrène expansé, polystyrène extrudé, laine de bois, ouate de cellulose, chanvre
- Rails et montants métalliques pour l'ossature
- Suspentes métalliques pour la fixation des plafonds
- Vis à placo de différentes longueurs
- Colle pour placo (pour le doublage collé)
- Enduit de lissage et enduit à joints
- Pare-vapeur
- Mastic d'étanchéité acrylique ou polyuréthane
Conseils sur le choix des matériaux
Il est important de privilégier les matériaux certifiés (ACERMI pour les isolants, CE pour les plaques de plâtre). Cela garantit la qualité et la performance des produits, ainsi que leur conformité aux normes en vigueur. Il faut adapter le type de placo et d'isolant à la pièce : placo hydrofuge pour les pièces humides (salle de bain, cuisine), placo phonique pour l'isolation acoustique. Des labels écologiques (Ecolabel européen, Ange bleu) attestent du respect de l'environnement et de la santé des occupants.
Erreurs à éviter et bonnes pratiques : les leçons de l'expérience
Certaines erreurs sont fréquemment commises lors de la réalisation d'une isolation thermique avec placo, ce qui peut compromettre son efficacité et sa durabilité. Il est important de les connaître pour les éviter et de mettre en œuvre les bonnes pratiques pour garantir la réussite du chantier.
Erreurs courantes
- Mauvaise préparation du support (support sale, humide, non plan).
- Pose incorrecte du pare-vapeur (non étanche, percé, mal positionné).
- Négliger les ponts thermiques (jonctions murs/planchers, angles, autour des ouvertures).
- Choisir un isolant inadapté (trop mince, performance thermique insuffisante).
- Mauvaise ventilation (absence de VMC, aération insuffisante).
Bonnes pratiques
- Suivre scrupuleusement les instructions du fabricant des matériaux.
- Faire appel à un professionnel qualifié si nécessaire, notamment pour les chantiers complexes.
- Vérifier régulièrement l'état de l'isolation, en particulier après des intempéries ou des travaux.
- Optimiser l'isolation en combinant différentes techniques (isolation des murs, du plafond, du sol).
- Privilégier les matériaux respectueux de l'environnement et de la santé.
Cas pratiques : exemples concrets d'isolation avec placo
Pour illustrer les différentes techniques d'isolation avec placo, voici quelques exemples concrets, basés sur des situations réelles. Ces cas pratiques permettent de mieux comprendre les solutions adaptées à chaque situation et de mettre en évidence les avantages et les inconvénients des différentes méthodes. Ils vous aideront à faire le bon choix pour votre projet d'isolation.
Rénovation d'une maison ancienne
Dans le cadre de la rénovation d'une maison ancienne construite avant 1948, il est souvent nécessaire d'améliorer l'isolation thermique pour réduire les déperditions de chaleur et améliorer le confort. Les murs sont souvent froids et humides, avec une isolation thermique insuffisante, voire inexistante. L'objectif est d'améliorer l'efficacité énergétique du bâtiment et de réduire les factures de chauffage.
Une solution consiste à isoler les murs par l'intérieur avec du placo et de la laine de bois, un matériau écologique et performant. La pose d'un pare-vapeur est indispensable pour protéger l'isolant de l'humidité. L'installation d'une VMC double flux permet d'assurer une bonne ventilation et d'économiser de l'énergie. Le coût de cette rénovation peut être partiellement financé par des aides financières, telles que MaPrimeRénov' ou les Certificats d'Économies d'Énergie (CEE).
Construction d'une maison neuve
Dans le cadre de la construction d'une maison neuve, il est impératif de respecter la RE2020, la réglementation environnementale en vigueur depuis le 1er janvier 2022. Cette réglementation impose des exigences strictes en matière de performance énergétique et d'impact environnemental des bâtiments. L'objectif est de construire des bâtiments à énergie positive (BEPOS), qui produisent plus d'énergie qu'ils n'en consomment.
Une solution consiste à isoler les murs par l'extérieur (ITE) avec du placo et du polystyrène expansé, une technique performante et durable. L'isolation des combles peut être réalisée avec de la laine de verre soufflée, un matériau économique et facile à mettre en œuvre. La ventilation double flux est essentielle pour respecter les exigences de la RE2020 et assurer une bonne qualité de l'air intérieur. L'utilisation de matériaux biosourcés est encouragée pour réduire l'impact environnemental du bâtiment.
Amélioration de l'isolation d'un appartement
Dans un appartement situé dans un immeuble ancien, il est souvent nécessaire d'améliorer l'isolation phonique et thermique pour réduire les nuisances sonores et les déperditions de chaleur. Les bruits de voisinage peuvent être une source de stress et d'inconfort importants. Il est également important de limiter les déperditions de chaleur pour réduire les factures de chauffage.
Une solution consiste à isoler les murs mitoyens avec du placo phonique et de la laine de roche, un matériau performant en termes d'isolation acoustique. L'isolation du plafond peut être réalisée avec du placo et de la laine de verre. Ces solutions permettent d'améliorer le confort acoustique et thermique de l'appartement. Il est important de vérifier les règles de copropriété avant de réaliser des travaux d'isolation.
L'isolation thermique avec placo : un investissement durable
L'isolation thermique avec le placo est un investissement durable qui présente de nombreux avantages à long terme. Elle permet d'améliorer le confort thermique de l'habitation, de réduire les factures d'énergie, de valoriser le bien immobilier et de contribuer à la réduction de l'empreinte carbone. L'isolation thermique est un élément clé de la transition énergétique et de la lutte contre le changement climatique.